SOC2005-DÉMOCRATIE, CITOYENNETÉ ET PLURALISME

Hiver 2008 - Prof. Victor Armony - Université du Québec à Montréal

mardi 29 janvier 2008

Pour l’Atelier I : Les modèles d’intégration (4 février)

Ce premier atelier nous permettra de réviser et d’intégrer les concepts de base (Bloc I).

  • Durant les trois premières semaines du cours, nous avons abordé la question du vivre-ensemble (comment faire société?) sous l’angle des traditions sociologiques et nous avons examiné les divers aspects de la notion de « démocratie ». Nous nous sommes aussi penchés sur la « citoyenneté » et son lien à l’idée de justice sociale.

  • Dans le cadre de l’atelier, nous commencerons à analyser le concept de « pluralisme ». Nous examinerons la question de l’« intégration » des citoyens dans le contexte des sociétés démocratiques. Nous parlerons du « multiculturalisme » canadien, du modèle national québécois et des approches française et états-unienne.

Le format « atelier » vise à susciter la participation active des étudiant-e-s.


GUIDE DE LECTURE

Texte de Langlois:

  • Les trois dimensions du multiculturalisme selon Will Kymlicka (construction nationale inclusive, promotion de la diversité et institutions communes)
  • Les deux principes de l’« accommodement raisonnable »
  • Les visions optimistes et critiques du multiculturalisme

Texte de McAndrew:

  • Les avancées et les obstacles dans la consolidation du « modèle volontariste et inclusif de la nation » au Québec
  • La sélection et la francisation des immigrants au Québec
  • L’évolution des attitudes face à la diversité culturelle

lundi 28 janvier 2008

L'État-providence: compromis keynésien, technique assurantielle, déresponsabilitation

Le compromis keynésien est basé sur le « rôle essentiel joué par les redistributions égalitaires de l'État et la gestion macro-économique pour accélérer l'accumulation capitaliste et favoriser en même temps l'harmonie sociale » (Samuel Bowles et Herbert Gintis, La démocratie post-libérale : essai critique sur le libéralisme et le marxisme, 1987). L'État keynésien, par le biais des politiques sociales (des systèmes universalistes de protection sociale et de réduction des inégalités), peut stimuler la demande effective en augmentant les dépenses publiques et en réduisant les impôts.

D'après Jacques Donzelot (L'invention du social : essai sur le déclin des passions politiques, 1984), la technique assurantielle du keynésianisme vise l'élimination de la question de la responsabilité individuelle dans la sphère des relations sociales, en rendant l'État responsable du devenir de la société. La définition solidariste de l'État-providence, par laquelle toute la société est impliquée dans le mécanisme de réparation des troubles engendrés par son organisation, comporte en effet la substitution à l'exigence morale de justice le principe d'une réparation sociale de préjudices par nature aléatoires. À travers le principe d'une promotion du social (augmentation des chances de chacun par la réduction des risques de tous), l'État devient le responsable effectif du progrès social et prend en charge les leviers de la destinée collective. Dans les mots de Donzelot : « À la base de ce renversement des rapports entre l'État et la société, on a trouvé essentiellement une opération d'élision de la notion de responsabilité dans le champ des rapports sociaux ».

Tocqueville et l'"égalité des conditions" pour penser la citoyenneté



Cette citation du livre « De la démocratie en Amérique » nous permet de voir l’importance que Tocqueville attribue à l’idée de « égalité des conditions ». Cette disposition égalitaire à la base de la société états-unienne (aux antipodes de la société française de l’époque, nettement hiérarchisée même après la Révolution) produit une vie collective fortement démocratique, ce qui se reflète dans les institutions gouvernementales. La conception tocquevillienne a été reprise par bien des analyses contemporaines de la démocratie qui voient dans l’égalitarisme ancré dans la communauté et dans les pratiques concrètes (et donc non seulement formel et abstrait) une condition du renforcement de la citoyenneté (définie par les droits mais aussi par les devoirs de chaque citoyen envers la communauté) et une garantie de la robustesse des institutions démocratiques.

Diapositives (sélection) de l'exposé du 28 janvier 2008

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mardi 22 janvier 2008

La citoyenneté selon Dominique Schnapper

« La citoyenneté est une utopie créatrice. Elle s’efforce dee dépasser les passions ethniques ou ethnico-religieuses. Elle entend résoudre par le droit les conflits entre les groupes sociaux dont les intérêts sont opposés. Pourtant, elle fait inévitablement appel à la notion de communauté de langue et d’histoire. Elle ne peut être pure rationalité. Elle s’efforce de maintenir la rationalité d’une organisation politique fondée sur le droit et l’idée de liberté et d’égalité, alors que les hommes entretiennent des passions et des conflits. C’est un véritable paradoxe que de créer une communauté de citoyens. » (Dominique Schnapper, avec la collaboration de Christian Bachelier, Qu’est-ce que la citoyenneté, Paris, Gallimard, 2000, p. 306)

lundi 21 janvier 2008

Diapositives (sélection) de l'exposé du 21 janvier 2008


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jeudi 17 janvier 2008

La crise de la démocratie selon Marcel Gauchet

Dans son dernier livre "L'Avènement de la démocratie" (Gallimard 2007), Marcel Gauchet analyse la remise en question de la démocratie:

"A quoi tient alors la singularité du moment présent ? Au fait que la reconquête du pouvoir ne s’impose plus à nous comme un objectif et qu’une fois la figure du collectif évanouie, seuls demeurent le sentiment de dépossession de l’individu et la frustration qui en résulte. La thématique des droits de l’homme illustre parfaitement la manière dont la remise en question de la démocratie s’inscrit au coeur même de son essence. En substituant la souveraineté de l’individu à celle du peuple, elle se conçoit désormais comme « minimale », le gouvernement de tous se réduisant à n’être que l’extension de la liberté de chacun. A cela s’ajoute un autre mode d’autodestruction, plus insidieux mais non moins efficace, celui à travers lequel la démocratie, sacrifiant toute revendication particulariste à un universel principiel et se dissociant de son cadre de fondation originel, l’Etat-nation, sape elle-même ses bases géographiques et historiques. Enfin, paradoxe suprême, elle se fait antipolitique par conformisme intellectuel, rejetant toute forme de pouvoir alors même qu’elle faisait reposer la souveraineté sur l’exercice public de la puissance." (Perrine Simon-Nahum, Le Magazine littéraire, décembre 2007)

lundi 14 janvier 2008

Diapositives (sélection) de l'exposé du 14 janvier 2008



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Message envoyé par courriel au groupe le 8 janvier

Bonjour aux étudiant-e-s du cours "Démocratie, citoyenneté et pluralisme",

Comme je l'ai indiqué lors de notre première rencontre, vous devez consulter le site web (blog): http://neoquebecois.blogspot.com/ afin d'avoir accès aux articles obligatoires en ligne et aux autres informations pertinentes. Je vous signale également que, au cours de la session, vous devrez lire mon livre "Le Québec expliqué aux immigrants", dont des exemplaires sont à la réserve pour consultation à la Bibliothèque centrale de l’UQAM et la Grande Bibliothèque du Québec. Aussi, des exemplaires sont disponibles pour l’achat à la COOP-UQAM (local JM-500).

Pour la semaine prochaine, vous devez lire les articles de Walzer et de Gilabert. Vous trouverez un guide lecture sur le blog du cours.

À lundi,

Victor Armony

mercredi 2 janvier 2008

POUR LE TROISIÈME COURS DE LA SESSION














BLOC 1 : LES CONCEPTS DE BASE
La citoyenneté (28 janvier)


THÈMES:

a. Le providentialisme

  • Le keynésianisme et le principe assurantiel.
  • La crise de l’État-providence.
  • Le tournant néolibéral.

b. Le citoyen comme ayant-droit

  • Le tournant subjectif.
  • La société civile.
  • La judiciarisation des enjeux sociaux.

GUIDE DE LECTURE

Texte de Bherer:

a) La « qualification citoyenne ».
b) Les types de « représentation citoyenne ».
c) La démocratie associative versus l’action partisane.

Texte de Patsias:

a) L’espace public.
b) La tension entre appartenance et universalisme
c) Le discours des citoyens.


Question pour le débat :
Le renforcement de la citoyenneté passe-t-il surtout par les institutions politiques ou par la société civile et l’action citoyenne?